Portraits

1984-1989

René, Lydie, Jules, Nina, Henri, Suzanne, Léon… pensionnaires d’une Maison de Retraite de province se prêtèrent aux interminables séances de pose. Ils furent mes premiers modèles personnels et identifiés. J’ai éprouvé pour eux des sentiments d’amour. Entre leur patience et leur douceur, ma lenteur et mon obstination, par la profondeur de nos relations, peu à peu les fondations de mon engagement artistique se sont construites.

Plus tard, parents, amis, jeunes modèles calmes et enjoués prirent le relai en se sentant aussi impliqués que leurs aînés dans l’aventure du portrait.

Nourrie par la fascination de l’autre et la quête de soi-même, l’exploration de la figure humaine a été la première étape de ma carrière, son point d’appui initial et fondateur.

Ces portraits figuratifs et académiques au début, évoluèrent pour certains vers l’abstraction. Du portrait simple témoignant de la solitude intrinsèque de l’être humain, je me suis éloignée lentement pour peindre la multitude incarnée par les foules citadines, qui m’ont inspirée pendant plusieurs années.